Le titre original «Les douze» donne le sujet de ce roman noir. Douze est le nombre d’assassinats commis par le tueur paramilitaire Gerry Fegan. Quand il est libéré, ces crimes de guerre deviennent des meurtres. En temps de paix, Gerry Fegan boit pour oublier les cris de vengeance qu’il entend dans sa tête. Ses voix le damnent. Chaque soir, il se donne en spectacle, dénonce en hurlant les calculs politiques responsables des meurtres. Ses douze victimes crient justice. Il part en guerre contre les politiciens, les forces de police, les badauds qui regardent sans rien dire. Tout le monde doit payer un tribut aux morts.

Dans le contexte de l’Irlande d’après la sale guerre, le lecteur arpente les rues de Belfast, où, pour l’auteur, les figures des voyous et des politiques ne sont pas dissociables. Originaire d’Irlande du Nord, l’écrivain Stuart Neville ne déborde pas d’optimisme. La paix ne signifie pas, pour lui, la fin de tous les conflits. Ce livre est le premier tome d’une série de trois que devrait publier l’éditeur.

Les fantômes de Belfast de Stuart Neville, aux éditions Rivages Noir (Poche), 432 pages, 9,65 euros.