Bâti sous la forme autobiographique, l’histoire commence en 1979 par l’arrivée d’un jeune homme en colère devant le porche de la villa cossue de son ex-employeur. Pourtant, l’été précédent, grâce à sa bosse des maths alliée au charme d’une jeunesse éclatante, tout avait bien commencé pour lui. Des débuts virils pour un jeune homme sensible, qui sera sollicité par la femme de son riche patron. Tous ces événements n’étaient pourtant pas le fruit du hasard, il a été subtilement manipulé. Le narrateur, issu d’un milieu très modeste, pense n’avoir plus rien à perdre. Son père l’a fui dans son enfance, sa mère est morte d’un cancer à son adolescence. Cette fin prématurée a détruit son beau-père, le mécanicien amoureux devenu alcoolique. Sa jeune sœur est une beauté défigurée par un angiome facial. L’Adonis ulcéré veut se venger en utilisant la fille de ce couple de voyeurs. Cet a priori d’une force qu’il croit avoir en lui lui fait oublier sa faiblesse, celle d’un jeune naïf, prêt à tomber amoureux d’une fille toute simple mais plus dégourdie que lui.

Dommage toutefois que le récit devienne mièvre. On reste sur sa faim avec l’annonce d’une mort retardée pour une fin heureuse dans une bonne maison de la banlieue huppée.

La fille de Narcisse de Craig Holden aux éditions Rivages/Noir 305 pages, 9,15 euros.