Écrivain dès son adolescence, «le grand Jim [...] s’est forcé à tout voir, tout écrire, tout publier», comme le résume si bien l’auteur Stephen King en une phrase. Son œuvre littéraire connaîtra une gloire posthume en rééditions, au bénéfice de sa veuve Alberta H. Thompson. Le public français ignore souvent que les cinéastes ont adapté avec bonheur certains de ses livres, notamment Série noire d’Alain Corneau et Coup de torchon de Bertrand Tavernier. Le propre de l’écriture de Thomson: des dialogues grandioses, alliés à une sublime empathie pour les protagonistes. Quand ils sont ravagés, on est au mieux avec eux.

Écrit à la première personne, le roman raconte l’histoire d’un policier pas encore trentenaire qui a commis son premier meurtre à dix-sept ans. Ce brave Lou Ford est un schizophrène. Son oncle et père adoptif, médecin de campagne, l’a fait stériliser. Il est mort de chagrin quand son propre fils a été assassiné. Lou ne vit plus que pour se venger. Et d’une manière horrible, une façon d’assouvir sa haine à l’encontre des responsables de la mort des deux personnes qui comptaient pour lui, sa seule famille. Affectés par son comportement, l’oncle et son fils aimaient pourtant cet orphelin étrange. En retour, ce jeune homme déviant les chérira pour toujours. Et ceux qui sont restés vont tous le payer très cher.

L’assassin qui est en moi de Jim Thompson aux éditions Rivages/Noir 272 pages, 8,65 euros
Jim Thompson   OLT (CC BY-NC-SA 2.0)