Dans cet album anthropomorphique, les animaux s’interrogent à propos de tout pour ne jamais rien changer. Chasseur sans scrupule, l’aigle baron noir s’occupe à décimer les rangs du troupeau de moutons. Fatalistes, les ovins immobiles subissent en bêlant les attaques en piqué du prédateur. Ils ne bougeront pas, jusqu’à la prochaine. Lui, le cruel prédateur, s’interroge, en grand tourmenté, sur ses motivations. Pourquoi chasse-t-il? La faim n’existe plus, l’ennui peut-être?

Le troupeau à poil laineux côtoie des rhinocéros policiers, des tatous capitalistes. L’apparition du baron noir nourrit les analyses des personnages. Son absence préoccupe les tortues philosophes davantage que ses nuisances. Jo le Crocodile est un ambitieux rampant. Le danger pour le féodal prédateur viendra d’ailleurs. Un dragon libéral, un robot formaté originaire d’une contrée exotique, prendra sa place. À la fin des années Giscard, la montée du libéralisme sauvage s’amorce. À chacun sa place dans l’ordre économique et le troupeau sera bien gardé.n noir s’occupe à décimer les rangs du troupeau de moutons. Fatalistes, les ovins immobiles subissent en bêlant les attaques en piqué du prédateur. Ils ne bougeront pas, jusqu’à la prochaine. Lui, le cruel prédateur, s’interroge, en grand tourmenté, sur ses motivations. Pourquoi chasse-t-il? La faim n’existe plus, l’ennui peut-être?

Le baron Noir de Yves Got et René Pétillon aux éditions Glénat Drugstore, 248 pages, 30 euros