Cette année là, il entre dans la grande réserve Navajo pour assister au rituel de la cérémonie de la «Voie de l’ennemi» destiné à remettre sur pied les marines indien au retour de la guerre. Journaliste pendant 20 ans à Santa Fé, en 1970 son premier roman policier sera situé dans la grande réserve Navajo: le polar ethnologique américain est né. Bien que l’intrigue policière soit très structurée, elle compte moins dans le récit que les mœurs d’un peuple confronté aux problèmes de l’Amérique actuelle: la violence, la drogue, l’argent lié à la criminalité, les mœurs relâchées, entre autres défauts inhérents au genre humain.

Pour comprendre le crime avant de sévir, Hillerman a créé deux personnages de policiers bien différents: le lieutenant Joe Leaphorn et le jeune Jim Chee. Veuf, le premier est un homme placide, solide. Le second hésite souvent entre laisser parler son instinct de flic et pratiquer la religion, Jim Chee étudie «la voie» afin de devenir shaman.

Ce récit commence dans le passé.

Deux avions entré en collision le 30 juin 1956 s’écrasent dans le grand canyon. Cinquante ans plus tard, un jeune indien hopi dépose chez un prêteur sur gages un diamant contre vingt dollars. Coïncidence, un braquage vient d’être commis dans une bijouterie. Arrêté le hopi clame son innocence: le brillant lui a été donné par un shaman vivant au fond du grand canyon. Quel crédit peut accorder la police tribale à son étrange histoire ?

L’Homme squelette - Tony Hillermann, Rivages noir poche, 288 pages, 8,50 euros