À la fin des années soixante, Manchester devient un désert. L’activité des hommes disparaît avec la fin de l’industrie. Oubliée de l’Administration, la ville abandonnée possède des milliers d’appartements vides. La nature va combler ce néant. Des gens vont s’y installer après avoir changé les serrures. En ce temps-là, les habitants de ces faubourgs pas du tout huppés estimaient que les huissiers expulsaient les locataires illicites au bout de vingt ans. D’où la ribambelle d’étudiants, d’artistes, de chômeurs, de drogués qui résidaient dans le plus grand squat d’Angleterre. En 1981, John Robb a vingt ans. Il a survécu au mouvement punk, tant sur la scène musicale que dans la presse underground. Chanteur du groupe les Menbranes, puis de Goldblade, il devient post-punk militant dans les émissions de télévision.

Les intervenants forment le récit. Ils se sont fréquentés, liés, fâchés, réconciliés pendant une vingtaine d’années. Que ce soit au sein de leurs groupes, dans la boîte de nuit l’Hacienda, ils ont contribué ensemble à l’élaboration du son musical de Manchester.

Dans un langage vif et très imagé, ce livre est un répertoire de la créativité artistique de ces années-là.

Manchester Music City 1976-1996 de John Robb aux éditions Rivages Rouge 615 pages, 11 euros.