Ce roman ressemble davantage à un roman de la poisse qu’à un roman noir d’aventure, de l’angoisse. À Saint-Pétersbourg, de nos jours, une jeune femme très sage est certaine de faire tout ce qu’il faut pour garder le prince charmant. Elle a démissionné de son travail et prépare son mariage. Tout est à sa place. Mais après une soirée barbecue passée chez de fervents adeptes du socialisme ouvert à toute entreprise libérale, le futur mari est victime d’un accident de la route. Le malheur s’abat sur la candide Russe. Son fiancé momifié est dans le coma à l’hôpital. Très vite elle se retrouve virée de l’appartement de son futur mari. À la rue et sans emploi, elle doit retourner se faire héberger par son frère et sa mégère. La momie, réveillée, communique en morse à la fiancée à son chevet qu’elle se sent menacée. Dans la nouvelle Russie conquise par le dollar, la jeune femme déboussolée est la première suspecte de la police, qui ne se fatigue plus à chercher les raisons de commettre des attentats contre des personnes privées. Des hommes d’affaires s’inquiètent aussi de la survie de ce fiancé, lui dont la vie semblait aussi romanesque qu’un chant militaire.

L’ère du collectivisme est bel et bien révolue, désormais chacun veut abuser de tous les autres.

Emmuré vivant de Natalia Alexandrova, aux éditions Fleuve noir, 288pages, 5,30 euros.