Au quotidien, Hubert vit à la ferme avec son frère, une brute épaisse à vocation agricole. Les deux frères ne partagent rien. Ensemble, ils n’ont pas d’autres idées que de se pourrir mutuellement la vie. Quand Hubert en a marre de la routine, il enfourche sa mobylette rouge et sillonne les alentours. Il fait des pauses le brin d’herbe sous le nez. Pris au jeu, il s’intéresse aux autres en se racontant leurs histoires. Il surprend son entourage avec de judicieuses observations, des commentaires malins, sinon malicieux. Comme on dit là-bas, le Hubert il a le chic pour retourner le pot aux roses en pleine campagne. L’auteur est un raconteur d’histoires de petits riens, qui atteignent des proportions dignes des épopées antiques. Le trait lisse et bien charpenté, faussement naïf, s’attarde sur le détail, comme la queue d’un béret, le regard sévère du frangin d’Hubert.

Un privé à la cambrousse de Bruno Heitz aux éditions Gallimard bandes dessinées 336 pages, 21,30 euros.