Neveu de Sigmund Freud, diplômé d’agronomie, journaliste occasionnel, Edward Bernays (1891-1995) fut un adepte des théories de son oncle. Par le procédé de l’introspection, sous la direction d’un thérapeute, la psychanalyse est l’outil qui permet de cerner les troubles d’un individu, d’analyser ses besoins, donc d’orienter sa réflexion intime afin de soulager sa souffrance. 

L’intelligent Edward Bernays en a déduit que des bons penseurs vont diriger les masses pour ceux qui possèdent l’argent. La terre des libertés qu’est l’Amérique est le petit coin de nature idéal où va s’épanouir cette nouvelle façon de vouloir diriger le monde.

Publié en 1928 aux États-Unis, Propaganda est le témoignage des efforts accomplis par une certaine élite pour limiter la conscience sociale du peuple. L’auteur démarre par ce constat: la démocratie oblige les classes dominantes à inventer des formes de persuasion pour influencer l’opinion. Partout, dans le moindre des domaines, il est important que les dirigeants contrôlent l’opinion publique.

Cette nouvelle propagande, «la structure invisible», est dans ses modalités inséparable de la modernité politique. Edward Bernays multiplie les exemples. Le tissu social qui relie les groupes et les associations est présent parce que la démocratie l’a inventé pour gérer son propre esprit de groupe. Jouer avec les émotions est la base de la maîtrise de l’opinion publique. Le pouvoir politique délivre son message par médias interposés.

Propaganda - Comment manipuler l'opinion en démocratie d'Edward Bernays, aux éditions La Découverte, 140 pages, 13,50 euros.