Son roman Blonde racontait Marilyn Monroe, l’icône américaine mise en perspective pour les attentes du public par le star système hollywoodien. Deux fois en lice pour le Nobel de littérature, elle a déjà écrit des «thrillers» sous des pseudonymes. Comme une suite à ses écrits romanesques, son théâtre social, un recueil d’histoires bizarres paraît enfin sous son nom.

Le décor de ces récits est vite planté, l’action n’intervient que dans le quotidien banal de personnages divers, qui vont sortir de l’ordinaire par la porte de l’horreur.

La lecture de la première fable, qui raconte ce qui arrive quand on répond aux inconnus qui demandent: «Salut, comment ça va?» pendant le jogging quotidien, est à vous dégoûter de courir. La nouvelle donnant son titre au recueil raconte, quant à elle, la visite d’une petite boutique des horreurs, effectuée en compagnie du plus charmant des docteurs. La recherche du détail qui cloche, les propos sibyllins, l’atmosphère qui s’alourdit, voilà tout ce qui va inquiéter notre bon lecteur. Ce qui n’est pas sans rappeler le naturel et les bonnes manières du maître du suspense, Alfred Hitchcock. Ces textes exhalent aussi un relent du passé, comme un rappel tortueux de l’Edgar Allan Poe qui sommeille en Joyce Carol Oates. Le musée du docteur Moses de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Rey, 256 pages, 20 euros